Aller à l'en-tête Aller au menu principal Aller au contenu Aller au pied de page
Accueil - Pierre Langlais, 3 questions en guise de bilan

Pierre Langlais, 3 questions en guise de bilan

Partager
Pierre Langlais est journaliste spécialiste des séries TV pour Télérama, Canal+.fr, Générique(s), Le Mouv’, Slate.fr. Il a fait partie de la dernière promotion du DESS de 2003 à 2005 avant que l’IFP ne devienne un master professionnel reconnu par la profession. Il est aussi le premier à être parti à Berkeley. Trois questions en guise de bilan

Avant l’IFP…

J’ai passé un bac ES, histoire d’éviter les sciences au maximum et tenter d’apprendre à écrire sans faire de fautes d’orthographe en fac de Lettres Modernes à la Sorbonne Nouvelle. Ce fut aussi un excellent moyen de se construire une chouette bibliothèque. J’ai passé le concours de l’IFP après ma maîtrise. Si je l’avais manqué, je serai sans doute professeur de français ou chercheur. Sans regrets.

 

Pendant l’IFP…

J’ai apprécié que cette promo soit née d’une sorte de casting avec des personnalités diverses, des aspirants journalistes de 22 à 35 ans, et du coup une espèce d’esprit vaguement bordélique et certainement pas lisse.

Plus de cinq ans plus tard, le contenu précis des cours m’a un peu échappé, mais leur esprit, dans l’ensemble ouvert au dialogue, avait du bon. Honnêtement, je n’ai pas la moindre utilité d’une partie du programme, notamment les cours de droits et affiliés, mais il en va ainsi de toute formation : on n’apprend pas parce que c’est « utile. » Dans ce cas là, je peux jeter tous mes bouquins et oublier 99% de mes études de lettres…

En revanche, sans doute faute de moyens et ça a du changer depuis mais je pense que le théorique prenait trop de temps comparé au pratique. Les journaux écoles, et plus encore la radio et la télévision sont passés trop vite.

Je ferai deux reproches à cette école. D’abord le suivi quasi nul, pour ne pas dire inexistant. Pendant la période d’étude, c’était correct mais, contrairement à d’autres écoles, on ne nous a pas du tout aidé à décrocher des stages. C’est bien de nous habituer à galérer, mais entendre un prof rédac chef d’un canard nous dire « je ne peux rien pour vous », sur le coup, ça agace. Dès le lendemain de la fin des cours, disparition quasi totale de l’IFP. A peine un petit « comment ça se passe ? » Un regret qui s’applique à l’expérience Berkeley, au retour de laquelle on nous a à peine téléphoné. Donc, peut mieux faire.

Autre reproche l’IFP ne formait clairement pas au journalisme que je pratique aujourd’hui. Un seul exercice de critique dans toute la formation qui durait à l’époque un an et demi. Nous n’étions pas formés au fonctionnement de la presse culturelle ou « d’entertainment », où un gros tiers du boulot consiste à entretenir des relations complexes avec les attaché(e)s de presse… Un monde à des années lumières du journalisme généraliste enseigné. Encore une fois, on ne peut pas aller au fond des choses pour tous les genres de journalismes, mais au moins une conférence tenue, une fois, par un journaliste de canard télé – une des rares presses qui tient pas trop mal la barre financièrement – sur le petit monde de ‘ »l’entertainment » ne serait pas inutile…

Enfin... sans l’IFP, sans Berkeley, sans certains enseignants à l’écoute et sans certains autres enseignants plus autoritaires ou intimidants (je ne donnerai pas de noms  ), je ne serais pas là où je suis. Donc, qui aime bien châtie bien, comme dirait l’autre…

 

Après l’IFP…

J’ai « séché » les dernières semaines de stage pour partir à Berkeley où j’ai pigé à gauche à droite, y compris en anglais. (http://www.berkeley.edu/). A mon retour à Paris, j’ai ajouté deux stages à mon CV l’été 2005. Puis, j’ai galéré. J’ai pigé pour divers projets avortés dont un magazine dérivé d’ « Envoyé Spécial » sur France 2 avant de décrocher, début 2006, des piges régulières dans TV Envie et TV Hebdo vendus à l’époque avec « Le Parisien ». C’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à travailler avec « Générique(s) », le magazine spécialiste des séries. Jusque fin 2006, j’ai travaillé à mi-temps comme surveillant dans un lycée parisien. Fin 2006, j’ai commencé des remplacements pour Prisma, chez Télé 2 Semaines et surtout TV Grandes Chaînes. Au printemps 2007, j’ai entamé ma collaboration avec Télérama, et mes chroniques sur OUÏ FM. Un an plus tard, j’ai décidé de devenir freelance, et quitté Prisma. A la rentrée 2008, j’ai commencé ma chronique sur France Inter, dans « J’ai mes sources », et rejoins Le Mouv’ début 2009. J’y suis maintenant chroniqueur toujours en tant que « Monsieur Séries » le week-end. Au même moment, j’ai rejoins Slate.fr où je tiens le blog « Têtes de séries ». Enfin, à la rentrée 2009, je suis devenu rédacteur en chef de l’Hebdo Séries, émission toute en images de Canal+.fr, dont je fais aussi la voix… Je travaille donc aujourd’hui pour TéléramaGénérique(s)Le Mouv’Canal+.fr et Slate.fr.

 

Propos recueillis par Paul Larrouturou

Master Professionnel de Journalisme promotion 2008-2010